Comprendre la coloration dentaire et la dyschromie dentaire
Article informatif assez détaillé pour bien comprendre la coloration dentaire j’ai essayé de le simplifier pour que le grand public puissent le comprendre toute en laissant certain détail pertinent pour les plus curieux.
Mécanismes de coloration
La couleur d’une dent naturelle dépend de sa composition, de sa structure et de l’épaisseur de chacun des tissus qui la constituent (pulpe, dentine, émail), aux propriétés optiques très différentes.
Toute modification mécanique, chimique et/ou biologique d’un de ces tissus entraîne un changement de la couleur de la dent. Ainsi, soumise dès sa formation et tout au long de sa vie à l’influence des milieux extérieur et interne, la dent est appelée à voir sa couleur se modifier.
Les dents ne sont ni naturellement ni uniformément « blanches » ; elles présentent en réalité toute une palette de couleurs autour d’une base « blanc-jaunâtre », dont l’harmonie varie d’un individu à l’autre et même d’une dent à l’autre.
Couleur physiologique de la dent
La couleur des dents varie d’un individu à un autre, d’un groupe de dents à un autre, et sur la surface même d’une dent.
Ainsi une couronne se caractérise par trois zones ayant chacune des particularités de colorations :
- Le bord incisif, ou le bord au niveau de la face occlusale des prémolaires et molaires,
généralement translucide car souvent constitué que d’émail. Il peut apparaître bleuté par effet d’opalescence ;
- Le corps de la dent caractérisée par une teinte plus soutenue, pouvant aller du jaune au gris, est moins translucide ;
- Le bord cervical, au niveau du collet anatomique, en général plus opaque, plus jaune ou plus coloré.
En outre, la couleur évolue au cours de la vie, en corrélation avec les changements de structure. Ainsi, avec l’âge, l’émail va subir progressivement des phénomènes d’usure et de minéralisation. Ces deux processus combinés mènent à une transparence accrue de la couche amélaire qui va laisser transparaître plus fortement la couleur de la dentine, plus jaune, augmentant ainsi la saturation de la couleur perçue de la dent.
La couleur pathologique des dents
On utilise le terme de dyschromie pour qualifier la couleur d’une dent s’éloignant de manière pathologique de sa couleur d’origine. La dyschromie se caractérise par son étiologie, son aspect, sa composition, sa localisation, son intensité et son adhérence à la surface de a dent.
Elle peut être partielle, touchant une ou plusieurs dents, ou totale si toutes les dents sont affectées.
Il existe fondamentalement deux types de dyschromies suivant le siège de la coloration :
- Celles d’origine externe ne touchant que la surface amélaire. Causées par des agents externes, on les appelle dyschromies extrinsèques ou acquises
- Celles d’origine interne situées principalement dans les structures amélo-dentinaires : les dyschromies intrinsèques, dites congénitales ou systémiques.
Il est important de déterminer l’étiologie des dyschromies, car elle permet directement de poser l’indication d’un traitement d’éclaircissement et est nécessaire à la mise en place d’un plan de traitement adapté.
I- Dyschromies extrinsèques
Il existe de nombreux facteurs favorisant l’accumulation des dépôts et colorations dentaires :
Dyschromies dues aux bactéries chromogènes
La coloration noire
Elle se présente sous forme de bandes noires plus ou moins fines présentent sur les surfaces vestibulaires et linguales des dents proches des orifices salivaires, près du bord marginal, s’étend sur les farces proximales. Elle est observée chez les sujets ayant une bonne hygiène bucco-dentaire. Elle est due à une bactérie chromogène de la flore parodontale, Actinomyces, qui réagit avec le fer présent dans la salive et l’exsudat gingival.
Elle est fermement attachée, difficilement extirpée par le brossage et a tendance à récidiver.
La coloration verte
Elle correspond à un dépôt épais, sous forme de bandes situées sur la face vestibulaire, au niveau du tiers cervical des dents maxillaires antérieures. Elle intéresse plus particulièrement les enfants (surtout les garçons) et les adolescents ayant une hygiène bucco-dentaire défectueuse. Elle est tenace et récidivante.
Dyschromies médicamenteuses
coloration « antiseptique » brune, due à la chlorhexidine, est retrouvée après utilisation prolongée du produit (disponible en bain de bouche, gel, vernis, dentifrice, irrigateur buccal). La chlorhexidine est absorbée en surface et est lentement relarguée sous forme active par des cations, tel le calcium de la plaque, et la salive.
Dyschromies métalliques
les colorations métalliques, qui sont induites par les poussières de métaux (industrie), certaines médications orales ou des agents thérapeutiques appliqués localement. Les métaux se combinent à la pellicule acquise et produisent une coloration de surface, ou pénètrent la dent et entraînent une coloration permanente. Il y aussi les médicaments contenant du fer, utilisés dans le traitement des anémies, produisent des colorations noires ; les bains de bouche à base de permanganate de potassium, des colorations violacées, etc.
Dyschromies dues aux habitudes de vie:
-Coloration tabagique.
-Coloration alimentaire :tanins contenus dans le thé ,le café.
-Une mauvaise hygiène buccale.
-L’age.
II-Dyschromies intrinsèques
1-Pré éruptives
Origine génétique
Amélogenèse imparfaite
C’est une dysplasie ou aplasie héréditaire de l’émail caractérisée par une coloration diffuse de toutes les dents, allant du blanc crayeux au brunâtre
Dentinogenèse imparfaite
Elle est également appelée dysplasie de Capdepont ou dentine opalescente brune héréditaire
Erythroblastose fœtale
Elle correspond à une incompatibilité sanguine fœto-maternelle, due à un facteur Rhésus opposé. Elle se caractérise par la destruction d’un grand nombre d’érythrocytes et une pigmentation rouge de la dentine des dents en formation.
Thalassémie
C’est une maladie génétique de l’hémoglobine, contenue dans les globules rouges du sang, qui se caractérise par une anémie importante.
2-Post éruptives ou acquises
Fluorose
La fluorose est liée à un surdosage en fluor durant la phase de formation et de minéralisation des dents, c’est à dire entre le quatrième mois in utero et la huitième année. L’excès de fluor perturbe le
développement complet des cristaux de l’émail, occasionnant des dysplasies (TRILLER ,1992).
Tétracyclines
Les tétracyclines sont des antibiotiques à large spectre employés dans le traitement de nombreuses infections communes chez les enfants et les adultes.
À l’heure actuelle il est déconseillé de prescrire cet antibiotique du quatrième mois in utero (début de formation des incisives temporaires), jusqu’à la formation du bloc incisivo-canin vers 8 ans.
Les facteurs traumatiques locaux
L’hémorragie pulpaire post-traumatique
Un traumatisme a très souvent pour conséquence une calcification interne accélérée aboutissant à une dent plus foncée et moins translucide qu’avant. Un traumatisme sévère peut aussi provoquer une hémorragie interne de la dent, celle-ci restant vitale ; le sang est véhiculé dans les tubuli dentinaires où les cellules sanguines subissent une hémolyse ; l’hémoglobine qui s’oxyde ce qui colore la dent en gris foncé.
Au fur et à mesure de la dégradation du sang, la dent va passer par les différentes teintes des produits de dégradation.
D’autre part, l’étirement du paquet vasculo-nerveux peut s’accompagner d’une réaction pulpaire majeure entrainant une réapposition de dentine réactionnelle, jusqu’à oblitération totale de la lumière canalaire dans les cas ultimes. La dent apparaît alors moins translucide, plus saturée, avec une couleur gris orangé, voire brun foncé (MIARA, 2006).
La nécrose pulpaire sans hémorragie
Elle fait suite à un traumatisme physique, comme un choc, un échauffement, ou le fraisage ; ou encore à une agression chimique, liée par exemple aux résines, aux composites, aux produits de coiffage, aux antiseptiques. Le type et l’intensité de la coloration dépendent du laps de temps écoulé entre la perte de la vitalité pulpaire et le traitement endodontique. Plus longtemps les pigments
colorés restent en place, plus ils pénètrent et plus le pronostic d’un traitement d’éclaircissement est défavorable.
En revanche en cas de calcification de la chambre pulpaire, la couronne prendra une couleur jaune, avec un pronostic plus favorable.
Colorations par procédures iatrogènes
Soins conservateurs
L’amalgame
L’amalgame est à l’origine de colorations très foncées, avec la formation de sulfide d’argent qui laisse apparaître une coloration noir grisâtre. Ce type de coloration est réfractaire à l’éclaircissement.
La couleur grise peut être due directement à la visibilité de la reconstitution, ou encore à la pénétration de ses constituants au travers de l’émail et de la dentine,l’intensité de la dyschromie dépendant du temps d’exposition des agents colorants.
Les composites
Souvent du à l’infiltration à la limite de l’obturation et aux défauts d’étanchéités de la restauration qui engendre la percolation des fluides buccaux ceux qui provoqué des couleurs jaunes ou grises.
Traitement endodontique
¤ Hémostase
Une micro-hémorragie lors de l’extirpation de la pulpe, mal contrôlée à cause d’une irrigation à l’hypochlorite de sodium insuffisante, ou une hémorragie lors de l’obturation, entraine la pénétration de produits sanguins par capillarité. Comme à la suite d’une hémorragie d’origine traumatique, l’hémoglobine contenue dans ces résidus de sang subit une dégradation à l’origine d’une coloration bleu noir.
¤ Eviction pulpaire (élimination incomplète des tissus nécrosés)
En particulier sur des dents jeunes lorsque l’ouverture camérale est insuffisante et que des tissus résiduels persistent au niveau des cornes pulpaires, provoquent des colorations.
¤ Obturation endodontique
Un mauvais nettoyage du ciment d’obturation, notamment radio-opaque contenant du minium, au niveau de la cavité d’accès, peut colorer la dent par transparence ou par capillarité.
D’autres médications ou matériaux d’obturation endodontique sont à l’origine de dyschromies : les pâtes iodées donnent des colorations brunes orangées ou noires ; les cônes d’argent ; l’anhydride arsénieux qui donne des colorations grises ; l’huile de girofle, les phénols, les crésols assombrissent la dentine.
En outre, la perte des prolongements odontoblastiques dans la dentine entraine inévitablement un changement de teinte dans le temps.
Conclusion : Le diagnostic des dyschromies et l’établissement de leur étiologie sont une étape Obligatoire pour le chirurgien-dentiste avant la mise en place de tout traitement d’éclaircissement chimique. La connaissance de l’origine des colorations et leur compréhension permettent ainsi de définir d’abord l’utilité d’un tel traitement (des colorations aux tétracyclines de classe III et IV ayant par exemple un mauvais pronostic), et ensuite d’orienter le praticien vers un protocole thérapeutique.
C’est pour cette raison que je ne le répèterai jamais assez avant tous blanchiment dentaire pensez à faire une consultation chez le dentiste en premier lieu après cela vous pourrez utiliser les différents kits à domicile sans trop de soucis.
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